Le secteur minier pèse un poids important dans les recettes fiscales de nombreux pays africains. En 2015, le secteur extractif représentait ainsi plus de 20% des recettes totales de 9 pays du continent. Les systèmes fiscaux miniers doivent à la fois permettre d’attirer les investisseurs et d’assurer des recettes suffisantes pour les États. Suite à l’augmentation des cours des matières premières durant la seconde moitié des années 2000, la plupart des États africains ont réformé leurs codes miniers afin de capter une part plus importante de la rente générée par les sociétés minières. Ce mouvement se poursuit encore : les taux des redevances minières sont en hausse, des taxes sur la rente réapparaissent et les prises de participation des États dans le capital des sociétés minières sont de plus en plus répandues.
Les données fiscales mises à jour pour 2019 sont désormais disponibles pour le Congo, le Mali et la Mauritanie.
En République du Congo, la fiscalité minière n'a pas évolué (Loi n°40-2018 du 28 décembre 2018). Au Mali, un nouveau code minier a été adopté (Ordonnance n°2019-022/P-RM du 27 septembre 2019). Cependant, puisque son entrée en vigueur date de la fin d'année 2019, il n'apparaîtra dans la base de données qu'à partir de l'année 2020. En Mauritanie, un nouveau code général des impôts a été adopté (Loi n°2019-018 du 29 avril 2019). Le taux de l'impôt minimum forfaitaire a été réduit à 2% pour les redevables relevant du régime du réel normal. Le taux de taxe sur la valeur ajoutée a été augmenté à 20% pour les produits pétroliers.
En Mauritanie, l'impôt minimum forfaitaire (IMF) a été modifié par le nouveau code général des impôts (Article 51 de la Loi n°2019-018 du 29 avril 2019). Depuis 2009, l'IMF était fixé à 2,5% du chiffre d'affaires. Depuis 2019, ce taux est désormais réduit à 2% des produits imposables pour les sociétés soumises au régime du bénéfice réel normal. De plus, le montant minimum de perception est augmenté à 100 000 ougouiya. En revanche, le taux applicable reste figé à 2,5% des produits imposables pour les sociétés soumises au régime du bénéfice réel intermédiaire.
En Mauritanie, la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) a été instaurée en 1995. Le taux normal est aujourd'hui fixé à 16%, contre 14% avant 2015. Cependant les produits pétroliers et la téléphonie supportaient depuis 2010 un taux majoré à 18%. En 2019, le nouveau code général des impôts a d'abord tenté d'augmenter le taux majoré à 20% pour les produits pétroliers (Loi n°2019-018 du 29 avril 2019). Mais la loi de finances de 2020 a finalement ramené les produits pétroliers au taux normal de 16% (Loi n°2020-001 du 10 janvier 2020). Désormais, seule la téléphonie est donc encore soumise au taux majoré de 18%.
Les données fiscales mises à jour pour 2019 sont désormais disponibles pour le Burkina Faso, le Niger et la République Démocratique du Congo.
Au Burkina Faso, la fiscalité minière n'a pas évolué (Loi n°042/2018/AN du 18 décembre 2018). Au Niger, les mesures fiscales dérogatoires présentes dans les codes sectoriels ont été rassemblées dans le code général des impôts par la loi de finances 2019 (Loi n°2018-79 du 17 décembre 2018). En République Démocratique du Congo, le taux normal de l'impôt professionnel a été réduit à 30% (Loi de finances n°18/025 du 13 décembre 2018) et un nouvel arrêté fixant les taux des droits, taxes et redevances à percevoir à l’initiative du ministère des mines a été pris (Arrêté interministériel n°0001/CAB.MIN/MINES/01/2019 et n°CAB/MIN/FINANCES/2019/009 du 22 février 2019).